ASSOCIATION CAPITAL-TRAVAIL, LA REVOLUTION SOCIALE !!!
L'association du capital et du travail plus connu sous le terme "Participation" est l'œuvre inachevée la plus connue du général de Gaulle.
Mais beaucoup ne savent pas ce dont il s'agit, voilà pourquoi il est temps d'informer et d'expliquer à ceux qui n'en ont retenu que le nom ce qu'est le contenu de cette mesure.
On entend opposer deux classes, d'un côté les patrons ont tous les torts, ils profiteraient de leurs employés ; de l'autre les ouvriers freineraient la bonne marche de l'entreprise.
Loin de vouloir une lutte des classes le général de Gaulle entendait voir le capital et le travail enfin associés, c'est à dire instaurer une 3ème voie entre le capitalisme et le collectivisme. Tâche lourde à réaliser que d'instaurer cette participation qui conduit à une véritable transformation des rapports sociaux, à l'instauration d'une véritable démocratie au sein de nos entreprises afin de garantir la paix sociale. De cette idée est d'ailleurs issue la fondation des comités d'entreprise initiée par l'ordonnance du 22 février 1945.
COMMENT SE DECOMPOSE LA PARTICIPATION ?
Parce qu'il est question d'améliorer la condition ouvrière tout en améliorant le développement économique des entreprises, l'association du capital et du travail entend à ce que chacun travaille ensemble et aille vers la même direction pour le bien commun.
Cette vision économique comporte trois volets : la participation au capital, la participation aux responsabilités et la participation aux bénéfices.
La participation au capital: donne accès aux travailleurs au capital social de leur l'entreprise, elle conduit à terme à l'abolition de la lutte des classes qui sépare patronat, actionnaires et salariés.
La participation aux responsabilités: que d'autres nomment cogestion, donne accès à la parole des salariés en tant que tels, au sein de la direction en dehors bien sûr de la représentation des actionnaires salariés.
La participation aux bénéfices: permet aux salariés d'obtenir une part des bénéfices que réalisent les entreprises, en dehors des salaires bien évidemment. La participation aux résultats est donc aléatoire.
LES ORIGINES DE LA PARTICIPATION
Mais d'où est issue cette mesure ? Comment est née la participation ? de Gaulle n'était pas un économiste, il n'a rien inventé mais a su mettre en avant cette mesure qui révolutionne le monde du travail, issue des origines politiques du général de Gaulle "le christianisme social".
Associer le capital et le travail est en effet une vieille idée développée dans un premier temps dans l'encyclique Rerum Novarum du Pape Léon XIII voulant combattre la lutte des classes par la mise en place d'une 3ème voix sociale. C'est d'ailleurs de part cette idée que la démocratie chrétienne s'est fondée, reposant sur la doctrine sociale de l'église.
De Gaulle prône cette idée de 3ème voie sociale durant la guerre mais l'expose publiquement lors de son voyage à St Etienne en 1948. Cette œuvre sera la principale mesure du programme économique du Rassemblement du Peuple Français.
PARTICIPATION A LA VIE POLITIQUE
Mais la participation gaullienne ne repose pas uniquement sur la transformation des liens sociaux dans l'entreprise, elle entend également transformer les liens sociaux au sein de l'Etat et de l'administration. C'est ainsi que la fusion du Sénat et du Conseil économique et social fut envisagée. Associer les acteurs politiques et locaux et les acteurs sociaux au sein d’une assemblée consultative afin que toutes les forces vives de la nation soient représentées et travaillent ensemble.
Après l'élection du président de la République au suffrage universel, l'étape suivante était la régionalisation et la réforme du Sénat.
L'ECHEC DE LA REFORME ET DU REFERENDUM DE 69
Bloquée durant des années par une majorité conservatrice avec qui il devait composer et notamment par Georges Pompidou qui refusait l'idée de cette participation, si ce n'est uniquement sur la base de l'intéressement salarial, il aura fallu attendre Mai 68 pour que de Gaulle se décide, malgré sa majorité, à entamer cette dernière œuvre qui devait voir le jour lors de ses dernières années de pouvoir. Le conservatisme social ayant conduit à la révolte de 68, il était temps que le capital et le travail soient enfin associés tout comme la réforme institutionnelle sur la régionalisation et le Sénat.
C'est dans cet espoir que fut lancé le référendum de 1969. Hélas le jeu politique ayant refait surface, Pompidou donne, par ses propos à Rome (qu'il serait candidat si de Gaulle partait), la permission à une droite désireuse de laisser dans l'histoire un de Gaulle si peu représentatif de leur famille politique, à s'opposer à cette réforme.
La gauche votant NON, non par conviction mais parce que le projet est issu de "de Gaulle", et une grande partie de la droite refusant par conservatisme social et ayant l'assurance d'avoir un remplaçant à de Gaulle, la réforme fut donc rejetée laissant le général à jamais dans l'Histoire de notre pays avec ce goût de travail inachevé.
C'est donc à nous, les gaullistes de conviction, à poursuivre ce travail parce que la transformation sociale de notre société est plus que jamais d'actualité. La participation semble même être la seule mesure capable de répondre aux problèmes.
LA PARTICIPATION AUJOURD'HUI
Alors oui la participation en entreprise est une 3ème voie qui entend associer tous les acteurs sociaux afin de garantir le développement des entreprises et améliorer la condition ouvrière, elle entend instaurer une véritable démocratie dans les entreprises afin que les ouvriers puissent avoir leur mot à dire sur les grandes décisions, qu'une discussion sérieuse en interne puisse avoir lieu concernant notamment le temps de travail. Elle permet qu'un fond issu des bénéfices de l'entreprise puisse garantir l'apprentissage tout au long de la vie aux employés. Elle assure à ce que la réussite économique de l'entreprise puisse bénéficier financièrement à tout le monde. Cette participation s'engage à ce que les salariés puissent à terme être représentés à part égale avec les actionnaires et les patrons, ce qu'on définit comme les trois tiers, cette mesure empêchera notamment toute délocalisation à venir.
Bref, associer le capital et le travail révolutionnera le monde économique et social de notre pays qui n'aura plus besoin systématiquement d'intervenir pour répondre aux conflits sociaux.
La paix sociale c'est ce que nous devons engager et c'est ce que les gaullistes de conviction doivent, plus que jamais, avoir la volonté de faire en défendant cette 3ème voix sociale !
La mise en œuvre de la Participation dans l'Entreprise et son corollaire politique, la Démocratie Participative, sera l'occasion, une fois de plus, de démontrer que notre Nation, sait une fois encore être porteuse de lumière dans l'obscurantisme. C'est le message que nous entendons porter.
Plaidoyer pour l'association dans les entreprises
Charles de Gaulle 14 décembre 1948
Nous, peuple français rassemblé, nous voulons que les travailleurs capables deviennent des sociétaires au lieu d'être des salariés.
Oh, je ne vais pas, à ce sujet, déclamer des tirades démagogiques. Mais je dirai simplement que si nous voulons cela, ce n'est pas seulement par souci d'élever la condition ouvrière mais c'est aussi par conscience de ce qui est nécessaire au renouveau de la France et à l'avenir de la civilisation. Oui, nous voulons l'association du travail, du capital et de la direction. Et dans quel cadre ? Je réponds. Dans le cadre de l'entreprise, parce que c'est dans l'entreprise que les travailleurs, les capitalistes et les dirigeants collaborent d'une manière pratique. Et sous quelle forme, l'association ? Je réponds. Sous forme de contrat de société passé, sur pied d'égalité, entre tous les éléments qui participent et qui s'engagent les uns vis-à-vis des autres. Les types de contrat étant, naturellement, divers suivant la nature et la dimension des entreprises. Il est bien certain que les modalités de l'association chez Renault ne seront pas les mêmes, exactement, que celles du garage Victor. Et qu'est-ce qu'il y aura dans ce contrat d'association ? Je réponds. Il y aura, naturellement, les conditions particulières que chacun des sociétaires apporte à son concours, par exemple la rémunération de base pour les ouvriers, l'intérêt de base pour le capital, qui fournit les installations, les matières premières et l'outillage, et les droits de base pour les chefs d'entreprise dont c'est la charge de diriger et qui ont, notamment, à pourvoir aux réserves et aux investissements. Mais cela posé, le contrat devra prévoir et régler la rémunération de chacun, du haut en bas, suivant l'échelle hiérarchique, en proportion du rendement collectif de l'entreprise, rendement qui sera constaté périodiquement par l'assemblée des participants. Nous croyons que l'association peut donner à la production française une impulsion décisive. Le régime nouveau aura, comme avantage social, de lier entre eux, dans l'entreprise, de lier entre eux au lieu de les opposer dans l'entreprise, les intérêts des ouvriers, des patrons, des capitalistes.
Mais aussi... Oh, nous ne nous faisons pas des illusions énormes sur le temps et le nombre d'expériences qu'il faudra pour changer l'atmosphère. Nous savons qu'il faudra du temps et des expériences. Mais l'avantage social à obtenir est tel qu'on doit pouvoir supporter ce temps et ces expériences-là. Et puis aussi l'association aura pour effet technique de pousser tous les producteurs ensemble à améliorer la productivité et le rendement.